21/12/2021
Suivi de la qualité de l'eau
Résultats de la campagne 2021
Afin d’améliorer les connaissances sur la qualité de l’eau et d’évaluer l’incidence de son action sur l’état des cours d’eau du territoire, le syndicat a engagé en 2021 la réalisation d’un suivi de la qualité de l’eau sur les 15 stations de mesures présentes sur son territoire. Les paramètres suivis ont concerné :
La physico-chimie (oxygène, température, concentration en nutriments….) pour évaluer l’impact des actions sur les milieux ;
La biologie (diatomées et macroinvertébrés) pour évaluer l’attractivité des milieux vis-à-vis de la biodiversité aquatique ;
Les pesticides afin de bénéficier d’un état zéro des cours d’eau vis-à-vis des pollutions diffuses par les produits phytosanitaires.settings
Synthèse des résultats
La qualité des cours d’eau oscille entre une classe bonne pour le Fontbonne à médiocre pour le Chanasson, la Charpassonne, le Gourtarou, le Bernand, la Loise, le Soleillant et la Toranche. Les principaux paramètres déclassants sont les nutriments (principalement orthophosphates en été et nitrates en hiver…) et l’hydrologie des cours d’eau. Les pollutions constatées sont d’origine domestique (rejets d’assainissement collectifs et non collectif dans les milieux) mais aussi agricoles.
Les cours d’eau des bassins Bernand Revoute Loise Toranche souffrent de périodes d’assecs récurrentes et de plus en plus prolongées, ce qui les rend plus vulnérables aux pollutions ponctuelles et diffuses. Les rivières, la faune et la flore aquatique en souffrent particulièrement au point où certains cours d’eau deviennent malheureusement apiscicoles.
Situation vis-à-vis des produits phytosanitaires
Si la présence de pesticides est relevée sur l’ensemble des stations, aucune campagne ne signale de concentration supérieure à la réglementation mise en place dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau. Ceci reflète bien le contexte agricole de polyculture-élevage du territoire et le fait qu’une majeure partie du territoire est couvert des prairies permanentes ou temporaires sur lesquelles aucun traitement n’est généralement appliqué.
Les principales molécules retrouvées correspondent à des traitements herbicides couramment utilisés pour la culture de maïs et de tournesol (AMPA (dérivé du glyphosate), Diméthénamide, S-Métolaclore (et ses dérivés ESA et OXA-Métolachlore)), de Métribuzine désherbant utilisé sur les cultures maraîchères ou encore de Trichlopyr utilisé en agroforesterie pour l’élimination des broussailles, ronces et lierres (cas spécifique sur le bassin du Fontbonne). La présence de ces molécules reste cohérente avec les périodes de traitement des cultures.
Points de vigilance
Certains herbicides détectés peuvent aussi être dû à un usage domestique. Une analyse plus précise des molécules retrouvées permettrait d’affiner les origines de leur usage.
Des molécules, dont l’usage est interdit en France depuis 2003 ont été retrouvées sur certaines cours d’eau. C’est le cas notamment pour le Dichlorprop identifié sur la Loise à Feurs et du 2,4D, agent hautement cancérigène, présent sur la Loise à Essertines-en-Donzy et le Gourtarou à Civens. L’analyse sur le Chanasson met également en avant, une utilisation, heureusement ponctuelle, de 2,4D et 2, 4, 5T, dont les concentrations correspondent à l’agent orange, qui contient de la TCDD, toxine parmi les plus toxiques pour l’Homme.